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Quelques explications historiques
sur le plus vieux restaurant de Paris...
..."A la petite chaise", fondé en 1680!

Le restaurant doit son nom à la déformation populaire du vieux Français chèze (origine latine casa) qui voulait dire maison ou hameau isolé. La construction de l’immeuble, qui l’abrite, date de 1610 et se trouvait sur le chemin de garnelle (garenne en vieux Français) notre actuelle rue de Grenelle.
Nous savons, au vu des actes de vente de l’immeuble, que déjà en 1680 Georges Rameau y tenait boutique de marchand de vin cabaretier, l’ancêtre du restaurant, commerce qui s’est perpétué jusqu’à nos jours. La grille extérieure avec son enseigne intégrée dont la construction remonte à cette époque (classement à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques) nous confirme bien l’existence de cette activité. En effet, un édit royal faisait obligation aux marchands de vin de protéger leur établissement par des grilles.
On peut donc affirmer que c’est le plus vieux restaurant dans ses murs, sa fonction et sa continuité de bouche.
Dès ce moment, la réputation de l’endroit commença de s’affirmer grâce à l’excellence de sa chère mais aussi par les beaux esprits qui s’y rencontraient. On y fricassait du poisson de Seine, du gibier des plaines de Grenelle et des bois alentour. Les plus grands seigneurs venaient festoyer dans ce cabaret ; notamment le Régent Philippe d’Orléans et, son ami et confesseur, le Cardinal Dubois y organisèrent des parties en galante compagnie. Le Régentétait l’ami de Vincent Maynon, secrétaire de Louis XIV, propriétaire de « la Petite Chaise ».
Vincent Maynon épousa, le 16 août 1699, Catherine Hardouin-Mansart, fille de Jules Hardouin-Mansart premier architecte du Roi qui créa, entre autres, la galerie des glaces à Versailles.
Au XIXème siècle, la chronique veut que l'assiduité de Brillat-Savarin auteur de "La physiologie du goût" (1826) en ait assuré définitivement la célébrité. C'est dit-on à "La Petite Chaise" que de convive, il franchit la marche qui le séparait des cuisines et huma de plus près le fumet des rôtis. N'oublions pas le célèbre Vidocq, qui y retrouvait les moins sordides de ses indicateurs, et y procéda à d'importantes arrestations. Les artistes et notamment lesécrivains ne furent pas en reste. Le premier dix-neuvième siècle y vit déjeuner François-René de Chateaubriand, Alfret de Musset, George Sand ou Juliette Récamier, cousine de Brillat-Savarin. Parmi les assidus de la période finiséculaire, notons les venues fréquentes de Joris-Karl Huysmans, dont les légendaire dyspepsies nous ont offerts de succulentes pages et pour qui "La Petite Chaise" était le seul restaurant dans lequel on n'était "pas inéluctablement et tout de suite empoisonné". Son commensal le plus fréquent était certainement "le fol abbé" Arthur Mugnier, dont la notoriété dans les milieux artistico-intellectuels assure la transition avec le siècle suivant.
Au début du XX° siècle, les artistes, gens de théâtre, firent de la Petite Chaise le lieu favori de leurs soupers fins. Eve Lavallière et des demi mondaines fameuses, transfuges de Montmartre et autres lieux, y excitaient la verve crayonnante de Toulouse Lautrec. Le ténor Alvarez, le célèbre baryton Noté, dînèrent souvent au premier étage en présence de très décolletées compagnes. Parfois, ils poussaient la romance après le repas. Les badauds, assemblés sous les fenêtres, se régalaient de ces récitals imprévus.
Plus près de nous, les fameux dîners du Crapouillot, sous l’impulsion du tonitruant Jean Galtier Boissière, animèrent quelque temps la Petite Chaise de leur célèbre mais turbulente compagnie. Au cours de l’une de ces réunions, d’ordinaire exclusivement masculines, notre grande Colette fut admise en compagnie des « initiés » mais, lui fut-il spécifié, elle était reçue en tant qu’écrivain et non en tant que femme.
François Mitterrand, quand il était étudiant à l’école des Sciences Politiques, fit de « La Petite Chaise » son quartier général.
Aujourd’hui, politiques, littéraires, comédiens, artistes n’oublient toujours pas de venir « A la Petite Chaise ».